Histoire de l’attelage de Quartz

Plusieurs d’entrevous savent que Quartz a eu une très mauvaise expérience avec l’attelage il y a plus de 2 ans, alors qu’il n’avait pas tout à fait ses 2 printemps. Avant cela, il tractait et prenait de plus en plus confiance. Il aura fallu un cortège par temps chaud, un bout de métal apparemment sur la route, sa patte qui marche dessus pour complètement le déstabiliser. Il a terminé le cortège qui n’était pas très long mais on était deux pour le gérer, l’encourager.

Le lendemain, alors que je déchargeais la charrette de la voiture, monsieur Quartz est parti à l’opposé du jardin, ne s’approchant même plus, ne revenant même pas au rappel si la charrette était dans son champ de vision. Il n’a pas été blessé la veille réellement physiquement (c’était chaud mais il n’a pas été brûlé) mais psychiquement et du coup il a assimilé sa douleur du moment à la charrette et non au bout de métal)! Nelson, quant à lui, faisait des bonds à côté de son attelage mais cela n’a pas motivé son neveu à s’approcher de nous. Par conséquent j’ai rangé l’outil de la discorde, ai laissé passer un peu de temps… puis un jour, j’ai simplement ressorti la charrette dans le jardin. Quartz, bien évidemment, est parti à l’autre bout. J’ai fait comme si de rien n’était, j’ai laissée dans l’herbe et l’ai simplement rentrée le soir. Rebelotte les jours suivants…. Cachée derrière la fenêtre de la maison, j’observais par intermittence les réactions de mon boubou. Ô miracle ! Il s’en approchait gentiment, allant parfois même jusqu’à la renifler. J’ai continué ce cirque encore quelques jours. Puis j’ai décidé de sortir. Monsieur Boubou n’avait pas confiance, donc détalait plus vite qu’il n’était arrivé. Tant pis. Je me couchais dans l’herbe un moment, au pied de la charrette, Nelson a mes côtés, heureux de m’avoir rien que pour lui pendant ce temps et de bénéficier de tas de gratouilles. Quartz, d’un naturel un peu jaloux, a fini par arriver vers nous. Grosses gratouilles. Le lendemain, on recommence le même cirque…

Les jours passent et Quartz reprend très leeeeeennnnttttteeeeeemmmmment confiance. Quelques semaines plus tard, j’arrive à le positionner devant la limonière en position assise, sans rien faire de plus. A chaque fois, c’est la fête, ce sont les encouragements, les récompenses de quelque ordre que ça soit. Les semaines passent, l’été est bien installé et je tente de lui passer le harnais. Quartz est miraculeusement resté. Je n’ai pas été plus loin. Et durant la semaine, chaque jour ou presque  il y avait droit. La fraction de seconde que je lui avais fait porté au début s’est transformée en secondes puis en dizaines de secondes…. Mais avancer n’était pas son truc. Même de voir Nelson tirer, ou son frère, son siamois Quincy. Peu importait, il avait déjà sacrément progressé. Les mois qui ont suivi durent mouvementés et moins de temps était à disposition pour cet entrainement puisque nous déménagions et étions en plein travaux. Dès les nouveaux beaux jours, je réattelais Nelson pour descendre à la boulangerie et quelle ne fut pas ma surprise, à notre retour, de voire Quartz faire des bonds, tentant apparemment de me faire comprendre que lui aussi voulait venir. Dans des moments pareils, on plaque tout et on saute sur l’occasion. Il s’est de lui-même mis en position devant la charrette puis une fois harnaché à fait 7 ou 8 pas ! Il aurait pu en faire plus mais j’ai préféré ne pas forcer. Quelques jours plus tard, on retente l’histoire. Les 8 pas se sont transformés en 12, puis en 20, etc. et un jour j’ai décidé de tenter la descente à la boulangerie. Une petite copine westie du village faisait sa balade à ce moment-là. Quartz a voulu jouer les jolis cœurs devant elle et a marché comme un roi. La montée était plus difficile, donc j’ai moi-même tiré la charrette.

Les jours passaient, il prenait confiance de plus en plus. Aux manifestations, il était tout fier de tracter… Quelle différence, quels progrès ! Et ce printemps, j’ai décidé de passer une étape de plus en tentant de le mettre en double avec Nelson. Donc, cette fois, descente à la boulangerie, tour du village en laisse, côte à côte… Ca ne posait pas de problème. Ainsi je les ai harnachés tout d’abord dans le jardin pour voir leur réaction. Quelques jours plus tard, on est allé chercher le pain les trois ensemble…  Les semaines qui ont suivies, balade dans le village, puis aujourd’hui marche au pied sans être tenus en laisse. J’avoue que j’en avais les larmes aux yeux. Atteler deux chiens ensemble n’a rien de forcément exceptionnel s’ils ont une bonne éducation et sont bien dans leurs pattes, mais recommencer depuis zéro (même plus que zéro puisque les réticences de Quartz étaient au-delà de ce qu’elles étaient la réelle toute première fois), faire tout ce chemin ensemble, c’était tout simplement émouvant ! De la patience, de l’amour, de la complicité, de l’encouragement, du positif… voilà peut-être la recette de ce bonheur !

Patience et pertinence….